Laura Garcia Vitoria

Territorios del conocimiento/Territoires de la connaissance Sociedad del conocimiento/Société de la connaissance : les regards sur l'identité personnelle et professionnelle dans la société de la connaissance

6/11/2007

Un fabliau numérique en pays d’Arles


Le choc numérique peut différer à l’arrivée dans une ville ou une autre. Parfois, c’est une couverture à haut débit quasi gratuite qui marque le quotidien des habitants; parfois, ce sont de vrais centres de connaissance qui marquent concrètement l’entrée de la ville dans l’économie du savoir.

A Arles, ce fut en effet une aventure on ne peut plus singulière qui marqua mon arrivée dans le pays arlésien. On voulut me prendre en photo dans une boutique d’objets dits artisanaux - une appellation qui trop souvent marque encore… une fabrication très lointaine -. Etait-ce l’angoisse qui caractérisa un couple de commerçants particulièrement irascibles, c’est bien probable ! Toujours en est-il que le téléphone, en l’occurrence photophone, leur alluma le regard à l’instar de pseudo-héros de bandes dessinées. Il leur fut donc répondu que ce n’était nullement leur bric-à-brac qui faisait l’objet de la photo, mais ma propre personne. Et pour calmer encore davantage ce qui apparaissait comme un affolement d’illettrés, il leur fut asséné le mot définitif qui bouscula leur imaginaire : la photo était destinée à un blog sur … Internet ! Mieux aurait valu probablement faire usage de quelque grossièreté plutôt que d’asséner un tel mot. Et d’évoquer un bien improbable droit de création de ses fournisseurs…! Le droit d’auteurs, vous connaissez ? Ou plus exactement ce qui en tient lieu lorsqu’il s’agit de toute autre chose précisément pour faire connaître précisément des créateurs et ainsi créer une potentielle inflation des prix de… leurs fournisseurs !

Alors évidemment A… n’enlève en rien l’exceptionnelle chaleur de la grande majorité des commerçants de la ville. Mais cette histoire m’a touché de par la bêtise qu’elle véhiculait et surtout la fondamentale malhonnêteté qu’elle dissimulait bien mal.

Quelques pas plus loin, une autre étape me consola et me fit oublier ma mésaventure au travers d’un patron d’hôtel qui, depuis dix-sept ans, a restauré pan de mur par pan de mur un bâtiment accolé au cloître de Sainte Trophime. Et non seulement il me fut de la sorte donné de connaître un bon spécialiste d’iconographie religieuse, mais aussi… un espace numérique dédié à ses clients.

La morale de l’histoire, me direz-vous ? Il y a ceux qui trichent avec leurs racines et leur patrimoine, tout en feignant de la défendre alors que c’est leur misérabilisme qu’ils confortent.

Et il y a ceux qui défendent et restaurent ce même patrimoine, qui l’illustrent de leurs propos et de leurs actes et qui - du coup - sont autant d’acteurs de l’innovation.

Loin d’être seulement une fable bien vécue, c’est tout un paradigme de la société de la connaissance en genèse qu’il m’a été donné de vivre en temps réel. Arles, cette ville que nous croyons tous connaître, mais que nous n’arrêtons pas de découvrir.



Tejado arlesiano

Puertas de Arles (Francia)

6/10/2007

Bonjour tristesse (bis)

Je sais ce qu’il pense, je sais ce qu’il voit.

Il se dit que je superpose sel et poivre, que je pense ou peut-être médite, il ne sait trop à vrai dire. Comment d’ailleurs faire la différence entre mélancolie et pensée triste, entre songe et langueur : je ne le sais moi-même. « Nous sommes tous coupables ! » disait pourtant notre curé dans son prêche, « coupables de ne pas assez exprimer notre bonheur, de ne pas assez - sans cesse - le faire savoir à autrui ».

Sa mission doit s’avérer dès lors impossible, je le ressens profondément : sourire devant la tristesse lui apparaîtra clairement peu acceptable. Pourtant endosser cette même tristesse lui semblera honteux, comme si quelque part il abdiquait et renonçait à l’essentiel.


El mundo como escalera

Le Cloître Saint Trophime, Arles

Au Ve siècle, Saint Trophime, première évêque d'Arles, transforme en cathédrale une basilique primitive dédiée à Saint Etienne. Les invasions des VII-VIIIe siècles provoquent la destruction de cet édifice. Une reconstruction est entreprise à l'époque carolingienne. Cette ancienne cathédrale, déclassée en simple église paroissiale en 1801, est érigée en basilique mineure en 1882 par le pape Léon XIII. Classée Monument historique en 1840 ; Patrimoine mondial de l'Unesco en 1981

Le cloître de Saint-Trophime est l’un de plus beaux cloîtres de provençaux, il date du XII siècle. C’est en traversant la cour de l’ancien palais épiscopal que l’on accède au cloître, implanté sur le sommet d’une colline, il se trouvé à l’origine au cœur d’un ensemble architectural qui regroupait les principaux bâtiments liés à la vie communautaire des chanoines qui secondent l’évêque dans sa tache pastoral, assuraient le service de la basilique et géraient les biens de l’église.


Et içi l'Hôtel Le Cloître situé à quelques pas du théâtre antique et du Cloître Saint
Trophime, est une ancienne demeure qui repose sur des voûtes du 12eme siècle.

16, rue du Cloître

3200 ARLES

Tél. 33 (0)4 90 96 29 50

Fax. 33 (0)490960288

http://www.hotelcloitre.com/




L'hôlelier avec sa fille

La porte du cloître dans la cour de l'hôtel