Laura Garcia Vitoria

Territorios del conocimiento/Territoires de la connaissance Sociedad del conocimiento/Société de la connaissance : les regards sur l'identité personnelle et professionnelle dans la société de la connaissance

9/13/2006

Si le bœuf arrêtait de se croire jardinier !


Si le bœuf arrêtait de se croire jardinier !

Le bœuf pê(é)cheur ?
Il est des bovidés à l’ambition détestable, et singulièrement lorsqu’il s’agit de passer de l’autre côté de la cuisine. Car en ce cas, le pire est à craindre. J’ai en fait l’amère expérience en me hasardant l’autre jour à fréquenter l’un de ces bœufs jardiniers juste avant que d’arriver au Futuroscope en venant de Paris. L’animal et ses employés étaient souriants, en apparence contents de me voir arriver et de me servir. Aussitôt le sourire encaissé, nous voilà arrivés à la table préfiguratrice de tous les sacrifices. Il ne devait pas y en avoir tellement d’ailleurs étant donné son état d’abandon aux araignées qui avaient voulu elles aussi tenter l’aventure. Le seul chiffon salvateur, étant son état d’abstinence prolongé de tout produit, n’a pu rien y faire. La carte hélas non plus, dont la présentation à la sémantique hésitante aurait du constituer une ultime mise en garde.
Décision fut prise de se rabattre sur un saumon dont la seule qualité était à l’évidence d’avoir réchappé aux précédents visiteurs, il est vrai peut-être moins téméraires que nous. Un subtil mélange de qualificatifs fit ainsi passer ce pauvre saumon, ou du moins ce qu’il semblait en rester, du statut de « plat du jour » à celui de choix à la carte, de l’essence de conservation forcenée à celle de « fumé », et ce sans même noter son subreptice passage d’une forme de pavé à celle d’une mince lame au minois désolant.
Non, décidément… fréquentez le Futuroscope peut-être, mais je ne me laisserai point tenter par un bœuf voulant se faire jardinier…

(où il voulait peut-être devenir p(ê)écheur?)