Nos enracinements temporels (1)
La page d’accueil cet été de nos amis du Journal du Net m’a rendue songeuse. D’un côté figure une photo de classe sensée nous donner envie de retisser des liens avec des personnes connues dans notre jeunesse. De l’autre, un appel à contribution où il est demandé aux visiteurs du site de décrypter leurs réseaux avec pour intitulé : « Réseaux sociaux : tous pour un, un pour chacun ? » et où le nombre de contributeurs enregistrés à ce jour est de zéro.
Or, le hasard veut que sur le présent blog, ceux qui le suivent et l’accompagnent savent que sont présentes à la fois des images de mon enfance et des textes évoquant précisément les réseaux actifs autour de mes travaux.
La fiction collective des tribus du Net se voit confrontée ainsi à la forte individualisation des destins qui caractérise notre société. Une dialectique qui fait se rencontrer une histoire unique et d’autres histoires uniques, oui, mais aussi une conjugaison d’enracinements temporels que nous interprétons de manière souvent si différente selon la manière dont elle a agi sur nous.
Pour beaucoup, le terreau qui est le leur s’assèche très vite : ce fut longtemps le cas d’une grande partie de mon entourage aujourd’hui lointain, très lointain… Ils ne donnent rien - au fait, que donneraient-ils d’ailleurs ? -, ils ne risquent donc pas de recevoir que des faux semblants qui se traduisent par autant d’images clonées : ils vivent dans la bulle de Second Life, mais contrairement aux ultranautes qui nous entourent, ils ne le savent pas. Ils attendent derrière leur comptoir de mourir vraiment, et ils oublient l’attente en construisant autant de phrases, de formulations que les sorcières et sorciers d’autrefois. Ils déambulent sur les trottoirs en s’imaginant héros de feuilletons à la manière de Dallas - s’ils savaient, les pauvres ! -. Ils ne perçoivent leurs semblables que comme un perpétuel défi à leur ennui. Toute émanation d’activité neuronale leur pèse, et c’est après tout bien normal dans la mesure où ils savent bien que cela n’intéresse personne. Ils s’inventent des cadres fictifs et finissent par y croire eux-mêmes. Ils ont besoin de s’inventer des rôles qui ne leur ressemblent en rien, ils en ont besoin pour se protéger des mensonges qui les font vivre.
Cette confrontation d’images m’a donné une idée : et si je vous emmenais les rencontrer, si j’essayais de les décrire pour peut-être - on ne sait jamais - les accepter…
Mais avant cela, avant que de pénétrer dans la galerie, je voudrais me souvenir d’autres images chères, mes modèles et vous les donner à voir. On s’entoure d’amis, fussent-ils lointains et disparus, avant que de tenter une telle aventure.
Or, le hasard veut que sur le présent blog, ceux qui le suivent et l’accompagnent savent que sont présentes à la fois des images de mon enfance et des textes évoquant précisément les réseaux actifs autour de mes travaux.
La fiction collective des tribus du Net se voit confrontée ainsi à la forte individualisation des destins qui caractérise notre société. Une dialectique qui fait se rencontrer une histoire unique et d’autres histoires uniques, oui, mais aussi une conjugaison d’enracinements temporels que nous interprétons de manière souvent si différente selon la manière dont elle a agi sur nous.
Pour beaucoup, le terreau qui est le leur s’assèche très vite : ce fut longtemps le cas d’une grande partie de mon entourage aujourd’hui lointain, très lointain… Ils ne donnent rien - au fait, que donneraient-ils d’ailleurs ? -, ils ne risquent donc pas de recevoir que des faux semblants qui se traduisent par autant d’images clonées : ils vivent dans la bulle de Second Life, mais contrairement aux ultranautes qui nous entourent, ils ne le savent pas. Ils attendent derrière leur comptoir de mourir vraiment, et ils oublient l’attente en construisant autant de phrases, de formulations que les sorcières et sorciers d’autrefois. Ils déambulent sur les trottoirs en s’imaginant héros de feuilletons à la manière de Dallas - s’ils savaient, les pauvres ! -. Ils ne perçoivent leurs semblables que comme un perpétuel défi à leur ennui. Toute émanation d’activité neuronale leur pèse, et c’est après tout bien normal dans la mesure où ils savent bien que cela n’intéresse personne. Ils s’inventent des cadres fictifs et finissent par y croire eux-mêmes. Ils ont besoin de s’inventer des rôles qui ne leur ressemblent en rien, ils en ont besoin pour se protéger des mensonges qui les font vivre.
Cette confrontation d’images m’a donné une idée : et si je vous emmenais les rencontrer, si j’essayais de les décrire pour peut-être - on ne sait jamais - les accepter…
Mais avant cela, avant que de pénétrer dans la galerie, je voudrais me souvenir d’autres images chères, mes modèles et vous les donner à voir. On s’entoure d’amis, fussent-ils lointains et disparus, avant que de tenter une telle aventure.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home