Laura Garcia Vitoria

Territorios del conocimiento/Territoires de la connaissance Sociedad del conocimiento/Société de la connaissance : les regards sur l'identité personnelle et professionnelle dans la société de la connaissance

12/17/2012

L'économie de la connaissance aux États Unis

L’Atelier de Paribas vient de diffuser une importante note relative à l'économie de la connaissance impulsée par certains Etats américains.
Cette note fait suite à la publication par la Fondation de la technologie de l'information et de l'Innovation (ITIF) du 2012 State New Economy Index. Nous revenons de loin lorsque l’on se souvient que les premières équipes destinées à rejoindre la Fondation des Territoires de Demain développaient leurs analyses sur la genèse de l’économie de la connaissance il y a de cela une quinzaine d’années…
L’étude de l’ITIF - une institution créée à Washington pour élaborer des propositions politiques nouvelles et créatives pour promouvoir l'innovation et mieux comprendre la nature de l'économie de la connaissance, souligne notamment - à l’instar de travaux des structures bâtisseuses (ARENOTECH, RVN) de notre propre Fondation depuis 1996 - que les états qui montrent ainsi le plus fort taux de croissance et représentatifs de ce que l'ITIF nomme la nouvelle économie - c'est-à-dire l'économie de la connaissance et de l'innovation - sont le Massachusetts, le Delaware, Washington, la Californie et le Maryland.
La Fondation a en effet passé au crible les états selon 26 indicateurs répartis en 5 catégories permettant de voir les capacités des régions à transformer leur économie et à accueillir l'innovation - ces catégories étant la globalisation, le dynamisme économique, la capacité à innover, l'économie digitale et l'existence d'emplois dans le secteur de la connaissance -. Les cinq états en question ont ainsi pu compter sur une stratégie de développement basée essentiellement sur l’innovation (importance des universités, investissements en R&D, investissements dans des projets scientifiques, capacités entrepreneuriales, mise en place de pôles de compétitivité) donnant surtout un avantage extérieur concurrentiel.
Concernant le Massachusetts, le rapport souligne que l'Etat concentre un nombre élevé d'entreprises de logiciels, de matériel, de biotechnologies, ainsi que des universités comme le MIT et Harvard. Le Delaware, se distinguerait comme l'Etat le plus globalisé, avec des lois propices à la création d'entreprises et attirant des sociétés nationales comme internationales: en deux ans, la région est ainsi passée de la quatrième à la deuxième place, notamment grâce à de nombreux investissements dans la R&D et aussi des efforts pour promouvoir une économie verte. Le troisième état, celui de Washington, se distingue par la présence d'une économie aéronautique forte, un entrepreneuriat dynamique et une digitalisation importante de ses entreprises. La Californie fait évidemment montre de la capacité d'innovation que l’on sait au travers de ses clusters. Enfin, le cinquième état, le Maryland, suivi de la Virginie, proposent tous deux une forte concentration d'emplois hautement qualifiés. Arrivé à la dixième place, est évoqué le New Jersey qui enregistre pour sa part une industrie pharmaceutique forte et un écosystème high-tech dense autour de Princeton. Certaines régions - au Sud surtout et dans les plaines - comme le Mississipi, la Louisiane ou la Virginie occidentale  dépendent à l’inverse trop des ressources naturelles ou d’une production de masse très répandue à l’époque de la crise et leur seul avantage concurrentiel est le  faible coût plutôt que la capacité d'innovation.
Une étape à dépasser par nos décideurs devant la géographie des talents en France et en Europe où néanmoins d’autres indicateurs devront être pris en considération en matière d’innovation sociale et d’économie de la créativité, des liens et de l’équité au travers par exemple d’une innovation ouverte et disruptive!