Laura Garcia Vitoria

Territorios del conocimiento/Territoires de la connaissance Sociedad del conocimiento/Société de la connaissance : les regards sur l'identité personnelle et professionnelle dans la société de la connaissance

4/26/2009

Réhabiliter les Galilée d’autrefois en condamnant ceux d’aujourd’hui

La Photographie a été prise à
l'Eglise de Saint Bartolomé et Sainte Tecla à Sitges
(Cliquer sur l'image)

Je me promenais à Sitgès. J’avais à l’esprit le lourd jugement d’un économiste français – Elie Cohen, dans Le Nouvel Economiste de la mi-avril - sur l’incapacité des administrations publics à assumer pleinement les exigences d’une économie basée sur la connaissance: même si les instances étatiques entendait viser un nouveau colbertisme et scénariser le retour à de nouvelles pratiques de cour, elles en seraient - dit-il - bien incapables. Tout au plus continuent-elles les vielles pratiques de «fichage» et d’opposition à tous ceux qui pourraient avoir eu raison trop tôt et surtout qui se seraient avisés de le faire savoir et qui gênent des intérêts particuliers et partisans. A défaut en effet d’expertise à valider, il apparait tentant d’utiliser ce qui reste de pouvoir à des institutions décrépies et en situation de totale perte de crédibilité pour rassembler les ragots disponibles sur tous ceux qui s’efforcent de créer de nouveaux modèles d’innovation.

Deux articles d’El Pais en date du 25 avril 2009 – consacrés à des sujets en apparence forts différents et émanant de personnalités qui ne le sont pas moins – évoquent le contexte de ce genre de pratiques crépusculaires.Le premier émane d’un jésuite enseignant aujourd’hui au Japon après avoir voulu montrer à des partis pris divers que le savoir scientifique ne s’oppose nullement à la foi : Juan Masia a ainsi appris à ses dépens que le plus dangereux est de vouloir concilier et unir des savoirs que d’autres entendent continuer à opposer pour voir fructifier non seulement leurs intérêts, mais aussi et surtout leur propre raison d’exister.

Pour démontrer, lui aussi, que les règles du jeu social sont bel et bien en train de changer, Juan Carlos Rodriguez Ibarra (ancien président de la Junta de Extremadura) évoque la « société de l’imagination » qu’il appelle de ses vœux. Il est ainsi bien obligé également de montrer à son propre camp qu’il faut en finir avec les inventions et les fantasmes produits par certains courtisans qui portent préjudice à tant d’acteurs de terrain.

Et certaines de ses formulations font mouche, contre notamment ceux qui entendent répertorier les différences face à des moules intellectuels uniques : «être efficace n’est aujourd’hui plus suffisant. L’important est d’être différent, si ce n’est unique». Ce qui était donc condamnable devient désirable, la diversité qu’il fallait fuir en marginalisant tous ceux qui - à un titre ou à un autre – l’incarnaient devient un objectif capable de tous nous rassembler : « En définitive, une nouvelle société où ce qui compte fondamentalement est la formation, l’intelligence, l’audace, le risque, la diversité et l’imagination. Ceci est le nouveau champ et ceci les facteurs qui définissent le nouveau cadre, la nouvelle société ». __________________________________________________________

Quelques réponses reçues:

1) Chère Laura,
Je suis tout à fait d'accord sur les conclusions de votre article, mais combien de comportements que vous décrivez en première partie viennent freiner toute initiative. Vous le savez très bien.
Qui l'emportera ? ceux qui veulent mettre en valeur l'inventivité de chacun, ou ceux qui veulent "conserver leur pré-carré" ?
J'ai bien peur que cette confrontation n'amène qu'à une disparition des uns ET des autres ...
Mais l'espoir fait vivre, et il faut continuer à y croire !
Bien à vous.

2) La dénonciation auprès des employeurs pour motif d'opinions qui dérangent le dénonciateur devient un sport national, à tous les échelons de la société.
Et nuire à un adversaire en idées en s'en prenant à son gagne-pain devient un "mode de débat" qui ne semble pas déranger des personnes qui pourtant, par leurs fonctions, semblairent être en charge de l'intérêt général et d'un minimum de déontologie et d'attachement aux valeurs de notre République: méthodes : féodalisme et pressions malfaisantes à tous les étages !

3) Merci pour ton dernier mail. Je suis tout à fait d'accord avec tes remarques et citations. Mais à mon avis, tes remarques ne touchent pas seulement l'administration publique, en particulier les systèmes de l'enseignement en Europe, ou les structures économiques soi-disant internationales, mais aussi le travail des associations, fondations, OGN et autres instituts à vocation internationale.
A chacun son projet en Afrique ou en Asie ou ailleurs?

4) Apreciada Laura, Muchas gracias por el artículo, que no únicamente es interesante pero también importante para nuestro actual contexto.

5) C'est bien cela, souvent des petits personnages serviles, qui pensent être grands dans cette servilité.
Croyez-vous que Papon aurait été ce qu'il a été s'il n'y avait pas eu beaucoup de petits papons dans les rouages de l'administration ?
Ma comparaison est excessive, mais ce fonctionnement pervers existe bien dans les institutions.