La mode du «nudge» et l’économie de la connaissance
Décidément, pas de salon ou de dîner où l’on n’en parle: le livre Nudge entend amener à aider les citoyens à prendre de meilleures décisions en les influençant par un simple petit… «coup de coude». Cette méthode, avancée par Richard Thaler - considéré par d’aucuns comme un pilier de l’économie comportementale -, et Cass Sunstein – administrateur de la principale institution de régulation américain et spécialiste de «l’analyse coût-bénéfice» -, préconise d’utiliser les acquis de la psychologie et de l’économie expérimentale, pour influencer les citoyens, et ceci en agissant de manière à la fois modeste et efficace. Le nudge vise à utiliser, de manière systématique et à grande échelle, les connaissances accumulées en sciences du comportement pour mettre en œuvre de nouvelles politiques publiques, rendant possible une sorte d’interventionnisme démuni de contrainte.
Le gouvernement britannique a ainsi créé au sein de ses services une équipe spéciale dédiée au nudge et nos collègues du Centre d’analyse stratégique viennent de publier une note d’information affirmant l’intérêt de cette approche pour favoriser certains comportements. Mais ceux-ci notent par ailleurs que les résultats de ces expérimentations démontrent le caractère à la fois «opérationnel, efficace, ajustable et peu contraignant des nudges». Ces incitations comportementales doivent également être encore affinées pour dépasser les différentes limites constatées (ils en relèvent notamment les effets pervers, les difficultés de transposition à grande échelle et peut-être surtout la faible durabilité des résultats)…
Mais il est un point majeur: les travaux en sciences comportementales s’attachent moins à décrypter les mécanismes psychologiques faisant naître la prise de décision… qu’à intervenir simplement au bout de la chaîne d’événements qui y a conduit. La mise en pratique de ces travaux se fait donc via des stratégies qui ne tiennent le plus souvent pas compte des savoirs et experises des acteurs et se limite au contraire à de simples enfantillages à des années lumières de l’économie de la connaissance en genèse sous nos yeux.
Le gouvernement britannique a ainsi créé au sein de ses services une équipe spéciale dédiée au nudge et nos collègues du Centre d’analyse stratégique viennent de publier une note d’information affirmant l’intérêt de cette approche pour favoriser certains comportements. Mais ceux-ci notent par ailleurs que les résultats de ces expérimentations démontrent le caractère à la fois «opérationnel, efficace, ajustable et peu contraignant des nudges». Ces incitations comportementales doivent également être encore affinées pour dépasser les différentes limites constatées (ils en relèvent notamment les effets pervers, les difficultés de transposition à grande échelle et peut-être surtout la faible durabilité des résultats)…
Mais il est un point majeur: les travaux en sciences comportementales s’attachent moins à décrypter les mécanismes psychologiques faisant naître la prise de décision… qu’à intervenir simplement au bout de la chaîne d’événements qui y a conduit. La mise en pratique de ces travaux se fait donc via des stratégies qui ne tiennent le plus souvent pas compte des savoirs et experises des acteurs et se limite au contraire à de simples enfantillages à des années lumières de l’économie de la connaissance en genèse sous nos yeux.
Utiliser les moyens disponibles pour pousser à certaines attitudes ou à la mise en œuvre de certains choix certes, mais ce même choix se trouve-t-il par la même éclairé ? Souvent non, et c’est bien là ce à quoi il nous faut songer plus sérieusement : sans l’ajout de savoirs, d’explications, nous ne récolterons que ce que nous avons semé: le simplisme des intérêts dénués de sens collectif bien sûr, mais aussi et surtout de sens tout cours !
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