Laura Garcia Vitoria

Territorios del conocimiento/Territoires de la connaissance Sociedad del conocimiento/Société de la connaissance : les regards sur l'identité personnelle et professionnelle dans la société de la connaissance

8/14/2008

De Zurich à Berkeley: nano et metamateriaux

L’un des axes majeurs de prospective technologique réside naturellement dans l’infiniment petit.
Cela est tout particulièrement vrai bien sûr dans le monde informatique et c’est la raison d’être du développement du centre de recherche zurichois d’IBM pour lequel un nouveau bâtiment va être spécialement édifié pour ses recherches dans le développement des nanotechnologies, et ceci dans le cadre le cadre d'un nouveau partenariat avec l'Institut fédéral des technologies de Zurich. Les champs de recherche seront notamment les nouvelles technologies de gravure des puces, la résolution des problèmes de stockage et de transfert de données dans le contexte d'une poursuite de la miniaturisation.

Au moment même de l’annonce d’un tel partenariat à Zurich, les revues scientifiques Nature et Science annoncent que des chercheurs de Berkeley qui ont mené leurs expériences sur des nano objets ont pu réaliser, pour la première fois, de matériaux en trois dimensions capables de courber la lumière visible et permettant donc de faire « disparaître » des objets.
Les métamatériaux ainsi mis au point sont capables de produire un « indice de réfraction négatif » qui est indispensable pour rendre les objets invisibles : avec cet indice négatif en effet, la lumière est déviée dans une direction contraire à la normale. Les métamatériaux doivent courber la lumière autour de l'objet de manière à le contourner et à se reformer derrière à l'identique : l’observateur ne voit plus de perturbation de la lumière et l'objet disparait alors à ses yeux.

Une des applications les plus immédiates pourrait être la construction de lentilles spéciales permettant de voir jusqu'à des virus ou des molécules d'ADN. Cette fabrication de dispositifs aux propriétés optiques inconnues permettra en tout cas la mise au point de microscopes à très haute résolution.

8/13/2008

L’itinérance cognitive, de Nokia à Google : les nouveaux services de localisation sur mobile


Les futurs services de navigation regroupés sous l'ombrelle « Nokia Maps 2.0 » sont développés par une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs dans les nouveaux locaux berlinois de Nokia sur l'Invalidenstrasse, près de la célèbre Kastanienallee. L’équipe est placée sous la direction de Michael Halbherr, ancien responsable de l’entreprise « Gate 5 » achetée par Nokia il y a deux ans.

Il s’agit, par exemple, d’aider à préparer un déplacement sur Internet et de télécharger l'itinéraire optimal sur son portable, équipé d'une puce GPS. Ou, à l'inverse, lors de son voyage, de marquer les lieux les plus remarquables, et, une fois de retour à la maison, de les partager avec son entourage, qui pourront à leur tour utiliser ces données. Ces services doivent répondre aux besoins de toutes les situations de mobilité. Les plus sophistiqués, tel le guidage vocal, seront accessibles via un abonnement, d'abord exclusivement sur les appareils Nokia, mais aussi plus tard sur des téléphones d'autres marques. Ces services de localisation s'inscrivent dans une stratégie globale qui, sur le portail Ovi, vise à permettre la synchronisation permanente des données enregistrées sur un ordinateur et un téléphone. Outre Nokia Maps, Ovi rassemblera tous les services mobiles : on y trouvera notamment Mosh, un réseau social destiné à tester de nouveaux usages.

Google, de son côté, envisage de lancer un nouveau service de géolocalisation sans GPS : il suffit pour cela de disposer d’un terminal pouvant accueillir l’application Google Maps et d'une connexion haut débit mobile. Le système de localisation est activé une fois Google Maps lancé et l’utilisateur peut disposer d’informations de lieux proches de l’endroit où il se trouve : contrairement au GPS, la localisation peut être effectué aussi bien en extérieur qu’en intérieur. Avec ce nouveau service, la zone couverte par Google sera très étendue.

BreadCrumbz (http://www.bcrumbz.com/) figurera, de même que les applications suivantes, sur le Googlephone. C’est un logiciel qui permet d'associer géolocalisation, création d'itinéraires et personnalisation. L'application permet en effet de créer, puis de partager avec une communauté, des trajets pour se rendre à une adresse précise. Autre originalité, elle ne repose plus seulement sur des cartes interactives qui s'actualisent en fonction de la position de l'utilisateur, mais aussi des images que le mobinaute aura prises.

CallACab (« appeler un taxi ») est une application qui ouvre bien des perspectives : plus besoin de connaître le numéro d'une compagnie de taxi, ni de savoir exactement où l'on se trouve. Le logiciel fait le point tout seul localise le mobinaute et le taxi le plus proche. Il ne reste plus dès lors qu'à cliquer sur « Appeler un taxi » et le tour est joué (http://www.callacab-android.com/).


Commandro (http://www.commandro.net/), quant à lui, mêle réseau social et géolocalisation : l’application permet en effet de localiser exactement ses amis ou les membres d’un groupe (touristique par exemple) grâce aux données GPS. Au-delà, il permet également aux mobinautes d'envoyer des alertes et d’inviter à partager leurs activités, mais aussi de créer un avatar.

Autre application de la géolocalisation: Cooking Capsules (http://www.cookingcapsules.com/). Ce logiciel permet de visionner, sur son portable, de courtes vidéos de cuisine, puis de détecter les épiceries ou les grands magasins qui vendent les ingrédients nécessaires à la réalisation d'une recette et qui sont situés près du lieu où l'on se trouve. Parfait pour la vente de produits locaux à un touriste !

8/12/2008

Pas d’agora sans Twitter ?


Un nouveau débat s’esquisse sur l’utilisation de Twitter (l’équivalent de «gazouillis» en français) dans la communication politique. Il n’aurait pas là de quoi poster un nouveau billet si ce n’étaient pas toujours les mêmes qui disaient les mêmes choses et avec les mêmes obsessions. Nous assistons en matière de communication politique à la démultiplication des outils, des technologies et des interfaces, mais si nous n’avons rien de plus à dire ? D’ici à évoquer, à la suite de Dominique Wolton, une « saturation du message politique … Le direct ne vaut pas grand-chose sans son contexte, sans mise en perspective, sans connaissances ». Et si c’était surtout ce dernier mot qui faisait toute la différence ?

Traversons l’Atlantique : l’image est ici triple. Celle d’une part d’une réunion organisée par les Républicains à la Chambre des Représentants et évoquée en direct par les élus eux-mêmes via Twitter et les caméras de téléphones portables. Celle ensuite d’un débat via Twitter entre les représentants des deux candidats et animé par un modérateur a récemment été organisé à l'occasion du… Forum de la démocratie personnelle : des montages techniques permettaient ici de suivre simultanément les tweets des trois intervenants, auxquels s'ajoutaient ceux du public… Les militants d’Obama enfin qui s’abonnent à son Twitter reçoivent régulièrement sur leurs téléphones portables des SMS qui les tiennent au courant des derniers événements, des meetings à venir, des débats et de la campagne en général. Notons néanmoins au passage que ce sont presque toujours les collaborateurs et non les candidats qui se trouvent à l’œuvre dans ces opérations de désintermédiation de la communication et du passage du marketing de l’offre à un marketing de la demande.

D’aucuns soulignent qu’il semble difficile de « moderniser le débat politique avec des messages de 140 caractères ou moins ». Mais si certains de leurs auteurs sur bien des points n’avaient pas de quoi prolonger une nanophrase ? Les échanges sont fragmentés, certes, mais ne vaut-il souvent pas mieux s’abstenir d’une analyse systémique de certains discours ou, pire, de certaines listes de diffusion ?

Comme l’ont souligné de multiples commentaires, le micro-blogging - ou toute autre forme de mob-logging - n’en est en réalité qu’un tout début. Particulièrement intéressant par exemple s’avère être en effet TwitterLocal, qui permet de géo-localiser les informations et tweets échangés dans une localité donnée. Il semble d’ailleurs que ce soit un maire - Philippe Juvin, maire de La Garenne-Colombes - qui ait été l’un des premiers hommes politiques à s’être inscrit sur Twitter. Et si, là aussi, le rapport au territoire qui faisait la différence ?
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Commentaires reçus dans ma boite aux lettres:
De: Brigitte
Envoyé: mercredi 13 août 2008 10:18
À: laura.garcia
Objet: Re: Pas d’agora sans Twitter ?

Chère Laura,
Votre analyse sur Twitter (que je ne connaissais pas) est très intéressante.
Car dans ce concept de "société de la connaissance", il s'agit de savoir quelle connaissance doit être diffusée : il y a effectivement lieu de s'interroger sur "ceux" qui auront le "monopole" de cette diffusion ! Les entreprises et leurs lobbyings marchands (intention de faire du profit, peu importe le "sens" du message) ou un partage de la réflexion scientifique et des groupes de pensée (universités, ONG, et pourquoi pas les grandes religions pour éviter les dérives des messages des sectes ou des extrêmismes, ... ?) au niveau international ?

Vous parlez des USA, mais la même chose se passe chez nous. Serons-nous toujours assommés de la culture "star academy", en assistant à la suppression d'émissions intéressantes culturelles ou d'analyse de la société et de son environnement, sur d'autres chaînes (sauf à "s'abonner toujours plus" à de nouveaux canaux de diffusion - TNT, câble, ...). Que dire bien sûr du numérique, qui va amplifier ce phénomène !

Peut-être qu'une réflexion doit avoir lieu entre la connaissance et le territoire, à condition que le territoire ne s'enferme pas dans sa propre connaissance et ne la considère comme la "vérité" contre celle des autres ...

Je ne sais pas si je suis autorisée à vous communiquer ces quelques commentaires qui me viennent !

Bien amicalement.
Brigitte.
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De: Bruno
Envoyé: mercredi 13 août 2008 09:17
À: laura.garcia
Objet: Re: Pas d’agora sans Twitter ?
A trop saturer la communication il n'y a plus de communication...
C'est un outil pratique pour les précurseurs mais qui va s'enliser assez rapidement dans la masse. Il sert aux US pour répandre les rumeurs (ou plutôt des avis concis).
Salutations, Best regards, Cu stima, Vriendelijke groeten,
Bruno

8/10/2008

Le passé sélectionné…

Les «Angolagate», «Elfgate» ou «Rwandagate»… ont fait, chacun a pu s’en aperçevoir récemment, l’objet d’une mémoire singulièrement sélective au point de faire de l’écriture de l’histoire des trois dernières décennies un tri sélectif que l’on croyait avoir définitivement disparu dans le Moscou de la fin du siècle dernier. Observation curieuse : les promoteurs de tels oublis sont aussi ceux de la réévocation des culpabilités qu’aurait produite l’histoire coloniale… et les donneurs de leçon en matière de droits de l’homme en … Afrique !



Sentez-vous l’arrivée de la brise légère?

«Il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais Il n’était pas dans l’ouragan; et après l’ouragan, Il y eut un tremblement de terre, mais Il n’était pas dans le tremblement de terre; et après le tremblement de terre, un feu, mais Il n’était pas dans ce feu; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, il se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne» (1R19,9a.11-13a).

8/05/2008

Echanges chinois: le secret et le stratagème

De: laura.garcia
Envoyé: mardi 5 août 2008 10:28
À : P
Objet:… Re: des positions possibles identifiées

" efficacité, l’efficience, stratégie, discrétion..." secret?

Parfois le manque de discrétion est aussi une stratégie nécessaire à la survie et à l'apprentissage, lire "El Quijote".
Eh oui, parfois nous n'avons pas le choix et nous sommes poussés à l'extrême pour survivre!
Le singulier et le destin existent aussi...
Ne pas oublier l'histoire des grands changements de civilisations, des grands exploits: rien se fait sans effort, qu'ils soient visibles ou non.
La discrétion oui, mais sans le secret.
Prudence oui, sans niaiseries et fausses semblants.
La parole oui, mais avec le respect de chacun.

Toute pierre est nécessaire à un édifice: il y a la façade, l'intérieur occulté, le décor... chaque pièce et chaque élément sont indispensables à sa survie!

Seul celui qui a beaucoup à se reprocher se cache derrière une fausse discrétion ou un faux secret. Le vrai secret n'a pas besoin de se cacher, il est invisible et imperceptible pour celui que ne veut pas voir, intransmissible et innombrable, il est unique et personnel à chaque personne à chaque individu! Cela est valable pour tout apprentissage...


Quant à la pensée chinoise, je vous livre ici l'esprit de la réflexion de Pierre Fayard sur le Sun Tzu, ("Comprendre et appliquer Sun Tzu. La pensée stratégique chinoise : un message de l'action", Dumond, chapitre "Cacher dans la lumière"):
"Comment assurer la sécurité d'un secret quand règne la plus grande des circonspections?... Le simple cache le plus grand secret, et l'invisible (yin) s'habille des apparences de son contraire... Provoquer insensiblement le changement est préférable à l'annoncer... Le stratagème n'est pas une science exacte, mais un art risqué qui joue avec les circonstances et la volonté en acte d'autres acteurs".


L'essentiel en conclusion est résumé pour moi dans l'une des oraisons funèbres de Nara Singde au 17 ème siècle (se reporter à "Lieux de savoir" sous la direction de Christian Jacob):

"L'or lui semblait de la terre,
Seul comptait la droiture.
La vue du talent l'émouvait,
La vue d'un sage l'inspirait"

Bien cordialement
Laura

-----Message d'origine-----
De : P
Envoyé : mardi 5 août 2008 03:47
À : laura.garcia
Objet : Re: …des positions possibles identifiées


Le 4 août 08 à 16:39, Laura.garcia a écrit : « Quant à moi, Je préfère l'approche de la philosophie "pragmatique" à la "spéculative" qui me semble, souvent, donner lieu à de vraies errances rhétoriques et de belles formulations dignes du temps des précieuses!
Je préfère aussi l'approche de la philosophie Shinto qui est bien proche de celle des petits paysans espagnols du dernier siècle et de leur perception de la nature physique et humaine.
L'esprit Quichotte et Samouraï sont des visions communes à ces deux horizons culturels ». LGV

Voilà qui me ravit ;o)
Voir de François Jullien, "Traité de l'efficacité" Paris, Grasset, 1996 dont voici le texte de la 4ème de couverture. "D’où nous vient l’efficacité ?

"Comment la penser sans construire un modèle à poser comme but, donc sans passer par le rapport théorie-pratique, et hors de tout affrontement héroïque?" A la difficulté européenne de penser l’efficacité – même sur le versant «réaliste » de notre philosophie (d’Aristote à Machiavel ou Clausewitz) – s’oppose l’approche chinoise de la stratégie: quand l’efficacité est attendue du «potentiel de la situation» et non d’un plan projeté d’avance, qu’elle est envisagée en termes de conditionnement et non de moyens à fin, de transformation et non d’action, de manipulation et non de persuasion, etc : «l’occasion» à saisir n’est plus alors que le résultat de la tendance amorcée, et le plus grand général ne remporte que des victoires «faciles», sans même qu’on songe à l’en « louer»."
De ce clivage, on percevra mieux en quoi consiste la possibilité d’effet; et notamment, qu’il faut sortir d’une conception spectaculaire de l’effet pour comprendre qu’un effet est d’autant plus grand qu’il n’est pas visé, mais découle indirectement du processus engagé, et qu’il est discret."J’appellerai fonds d’effet ce dont nous vient cette efficacité sans dépense, et qui ne rencontre pas de résistance. Il nous conduira à concevoir une stratégie qui serait de l’efficience plus que de l’efficacité."

Et oui, le reste du monde existe ;o)

Bien cordialement, P

8/02/2008

Tourisme 3.0 : une année de mutations des approches cognitives de l’économie touristique


Il m’a semblé utile pour introduire notre atelier sur le tourisme de la nouvelle session de l’Université d’été des TIC pour les collectivités territoriales (RURALITIC 2008), de tenter de mesurer les évolutions qui nous séparent de l’état des lieux détaillé qu’il m’a été donné de présenter l’an dernier. On peut les énumérer - le plus brièvement possible - de la manière suivante :
1 - le développement considérable des moteurs de recherche verticaux, des moteurs en l’occurrence réellement spécialisés dans le domaine du tourisme.
2 - l’explosion - largement prévue, mais néanmoins considérable - de la cartographie interactive dont les interfaces de programmation permettent de démultiplier, nous le verrons rapidement, les couches informationnelles au point de changer radicalement notre approche des espaces que nous appréhendons au travers des connaissances qui nous en sont données en temps réel.
3 - la matérialisation, voire la concrétisation aussi des visions prospectives issues très concrètement du développement, au cours des deux années qui viennent, d’un web sémantique qui permettra d’échanger de plus en plus facilement des données issues de systèmes hétérogènes, s’ouvrant ainsi par exemple aux services et aux attractions locales tenant compte toujours davantage des centres d’intérêt des touristes, une systématique informationnelle donc enrichie de conseillers de voyages virtuels et bien sûr d’un marketing territorial axé sur les outils de la mobilité.
Les moteurs de recherche verticaux
Ma victime préférée - le touriste « bobo », il faut bien l’évoquer, même ici, puisqu’il existe - a maintenant son moteur de recherche : il s’appelle « Fabsearch » (www.fabsearch.com) : on a pu dire très justement que c’était là le style de vie appliqué au marché de la recherche en ligne. Si vous cliquez sur Barcelone, il vous rappellera ainsi qu’en choisissant tel hôtel, vous épousez l’avis d’une chroniqueuse du magazine « Elle » et que si vous vous rendez dans tel restaurant c’est bien sûr en fonction de la chronique gastronomique d’un journal financier.
« Kayak », quant à lui, se veut plutôt « dénicheur de tarifs » (www.kayak.com). Mais au-delà de la comparaison de prix, il va vous donner par exemple à visualiser la courbe des prix sur les trois mois qui précède votre départ et le graphique prévisionnel des prix pendant le mois en question : vous saurez ainsi s’il vaut mieux réserver au dernier moment ou vous y prendre au plus tôt.
D’autres comme « Farecast » (www.farecast.com) s’inscrivent délibérément dans la « recherche intelligente de voyages », en soignant plus particulièrement par exemple l’envoi d’un fil RSS ou d’un email.
La carte interactive et la multiplication des couches informationnelles
Le meilleur symbole de la démultiplication des informations potentiellement disponibles est le NUVIFONE créé par l’entreprise Garmin et qu’il sera possible de trouver sur le marché dès cet automne.
Au-delà de l’adresse que l’on peut trouver - plus ou moins aisément - avec tout GPS, celui-ci fournit en effet un établissement par son nom ou une destination par sa catégorie grâce à une base de données comportant plusieurs millions de points d’intérêts : l’utilisateur se trouve ainsi guidé aussi bien graphiquement que vocalement par un dispositif qui se trouve ainsi capable d’indiquer tout au long du trajet l’ensemble des rues.
Un autre horizon s’est considérablement élargi pour tous les acteurs du tourisme. La mise en œuvre du standard de flux RSS géotaggés permet en effet de faire figurer aujourd’hui sur toutes les cartes en ligne les informations que l’on souhaite : les conditions météorologiques, les événements qui se déroulent sur votre territoire, votre menu du jour, votre offre tarifaire spéciale…
Une vision rapprochée d’une prospective de démultiplication des services
De Garmin, pas sons à l’entreprise Total Immersion : ses travaux en matière d’applications en matière de réalité augmentée sont en train de faire en sorte que lire un menu en chinois ne soit plus un problème : il suffira de filmer les caractères avec la caméra de son téléphone 3G pour qu’une voix livre aussitôt la traduction du dit menu.
Le principe, on l’a compris consiste présentement à utiliser la fonction de visiophonie du téléphone pour transmettre à un serveur une image - une photo ou un son, souligne l’entreprise de la région parisienne dont nous suivons les réalisations depuis plusieurs années - dont la reconnaissance déclenchera en retour l’envoi de données.
Des personnages peuvent ainsi surgir d’un guide touristique ou d’un dépliant. Alcatel - Lucent va ainsi développer toute une plate-forme supportant ce type de services.
Conclusion
Tout un agenda d’applications, de la commercialisation la plus rapprochée à la plus lointaine, émerge ainsi des laboratoires. N’importe quelle donnée ou image pourra ainsi être dans les années qui viennent superposée au monde réel, comme par exemple la lentille de contact truffée de circuits intégrés créée par des chercheurs de l’Université de Washington. Elle permettra ainsi de lire la notice d’un guide sans baisser la tête ou encore de zoomer sur une image. Sans le moindre danger pour nos rétines (les expériences sur l’homme commencent l’année prochaine), le tout fonctionne grâce à d’infimes diodes électroluminescentes et à des nano-capteurs de fréquences.
Mais ce n’est pas dans ces applications que résidera la difficulté majeure, que nous connaissons déjà : c’est dans la conservation bien sûr et la structuration des informations et des connaissances qui permet tout acte touristique et singulièrement l’itinérance cognitive.
RURALITIC 2007

Echanges d’été autour de L'éthique de l'économie du savoir émergent(e)

De: laura.garcia
Envoyé: lundi 4 août 2008 09:46
À: P
Objet: RE: Internet Plus, Badou et ...


Bonjour,

Il ne faut pas confondre "la flamme" avec laquelle on naît avec la perception de l'enfance et la définition de l'innocence que nous donne chaque époque...

Nous étions quelques-uns sur cette liste à évoquer récemment maître Eckhart, rappelons nous donc son injonction : "deviens tel un enfant, rends-toi sourd et aveugle. Dépasse tout être et tout néant! Laisse le lieu, laisse le temps, et les images également!"

Cordialement

Laura


-----Message d'origine-----
De : P.
Envoyé : dimanche 3 août 2008 21:17
À : laura.garcia
Objet: Internet Plus, Badiou et ...


Merci pour ce petit mot. Nous sommes bien d'accord. Comment préserver la force de l'"innocence" de l'enfance. Aussi paradoxal que cette injonction puisse paraître, c'est bien à cela qu'il faut parvenir. Un beau défi, non? En tout cas le seul qui me semble valoir la peine de m'investir totalement.

A bientôt donc. Bien cordialement, P.


Le 3 août 08 à 18:01, laura.garcia a écrit : « D'où mon (mes) message ...
Il convient de réfléchir sur ce sujet... car, de nos jours, vu les enjeux, quoi qu'il en soit, des "personnes inconscientes, avec fraîcheur enfantine et amateurs" (comme tu dis) peuvent être facilement instrumentalisées... avec les conséquences que cela peut comporter! »
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De: laura.garcia
Envoyé: dimanche 3 août 2008 09:08
À: OZ
Objet: Internet Plus, Badiou et les…


OZ a écrit : " Quel amateurisme me direz-vous ! Quel totale absence de logistique et de réalisme. C'est vrai. Nous sommes des amateurs. J'espère bien que nous saurons le rester le plus longtemps possible, cela reste une défense très efficace contre le marketing technocratique et les promesses volées"


Cela me rappelé l'histoire de la fin du XVI siècle Espagnol, son amateurisme et son déclin face au professionnalisme des anglais!
Restons donc dans l'ignorance et amateurisme????
Cordialement,
lgv

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De: laura.garcia
Envoyé: samedi 2 août 2008 12:25
À: XXX
Objet: Re: Internet Plus, Badiou et ...

Pourquoi faire comme si. c'était toujours la première fois ???
Une rapide réaction à une affirmation que je ne comprends pas dans son unicité de formulation
J. a dit: « nous sommes à la veille, si ce n'est en train, d'introduire de façon massive des technologies culturellement, politiquement et économiquement révolutionnaires ».
Certes, mais pourquoi faire comme si… c’était toujours la première fois ???
Les mutations technologiques fortes - TOUTES les « renaissances » par exemple, celle du XIIème notamment, sans même parler de la précédente et de la suivante mieux connues - , de manière parfois différentes, nous ont laissé une assez bonne connaissance des mécanismes et liens entre « nouvelles technologies » et impacts politico-culturels par exemple.
Plutôt que d’imaginer ex-nihilo des scénarios pour y trouver notre place - est-ce si utile de réécrire la Cosmogonie d’Hésiode ? -, pourquoi ne pas aller plus loin dans une réflexion commune et prendre un par un les dits mécanismes et les décliner en prospective de notre temps, en ce qui concerne l’Occident bien sûr mais aussi naturellement les autres horizons culturels.
Et si notre liste de diffusion se transformait en (modeste) petite communauté de connaissances se donnant cette objectif réfléchissant, entre autres, sur les impacts culturels potentiels des changements que nous observons et commentons ici ensemble ?
Laura
-----Message d'origine-----
De : XXX
Envoyé : samedi 2 août 2008 01:59
À : YYY
Objet: Internet Plus, Badiou et ...

At 19:27 01/08/2008, P. wrote:
La question n'est donc plus de technologies, mais de créer les conditions nécessaires permettant de cesser de déstabiliser les sociétés. Et je pense que c'est d'autant plus nécessaire aujourd'hui que nous sommes à la veille, si ce n'est en train, d'introduire de façon massive des technologies culturellement, politiquement et économiquement révolutionnaires…. (+ quatre pages de discusions)
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De: laura.garcia
Envoyé: jeudi 31 juillet 2008 05:35
À: XXX
Objet: RE: Internet Plus, Badiou et ...

L'évocation paulinienne me convient assez bien, ma foi, tant elle est d'actualité. Je ne peux que penser à cet égard à la célèbre invitation de la première Epître aux Corinthiens, la ville par excellence des réseaux sociaux antiques: "Moi-même je m'efforce de plaire à tous, en toute chose, en ne cherchant pas mon avantage personnel... Soyez mes imitateurs...". Qui dit mieux ?...

Relisons par ailleurs les Actes des Apôtres relatifs à la réaction à Ephèse des orfèvres situés à la porte de l'Artémision dont la première réaction devant les prêches de Paul fut de craindre de vendre moins de souvenirs: en les amenant à regarder au-delà d'eux-mêmes et en affirmant que "les dieux qui sortent de nos mains ne sont pas des dieux", un certain Démétrius n'affirme-t-il pas que c'est toute sa profession qui risque d'être dénigrée du fait des propos de Paul ? Si cela ne nous évoque pas les années que nous vivons !
Au-delà, XXX… évoque notamment à travers ses lectures d'été Maître Eckart et la mystique allemande: nous ne sommes pas assez conscients - très curieusement - que nous trouvons au XIVème siècle nombre des racines de nos interrogations d'aujourd'hui au travers de questionnements sur l'essence de l'existence aux formulations très proches des nôtres dans la genèse de la Devotio Moderna, mais de manière plus précise, partout dans le monde rhénan, de par l'aspiration à la création de communautés de connaissance tissés souvent sur de longues distances au moyen de messages et d'écrits bien proches de nos propres échanges, ici même sur cette liste.
En conclusion, il ne s'agit évidemment en rien de faire preuve d'une quelconque systématique comparatiste et encore moins d'investir un champ ésotérique qui n'est pas le nôtre.
N'empêche que c'est bien un regard nominaliste - celui même d'Ockam - que porte Oxbridge quand le laboratoire de Microsoft y évoque les perspectives de la réalité augmentée... Et de cela, il vaut peut-être mieux en être conscient, non ?,
Laura

-----Message d'origine-----
De : XXX
Envoyé : mercredi 30 juillet 2008 06:55
À : o. Cc : laura.garcia
Objet : Re: Internet Plus, Badiou et ...
Bonjour,
Le 29 juillet 2008 13:17, o… a écrit : Nous sommes dans un problème circulaire, où rien n'est prouvable, autre que l'existence de la poule et de l'oeuf.
Nous sommes aussi dans une sphère où la Loi n'a pas de prise (elle s'y essaie néanmoins). Seule compte "l'événement" (l'apparition d'une technologie, d'une usage, etc.) et en dernier ressort, l'Evénement est l'émergence infinie du réseau lui-même ; la certitude qu'il re-émergera après qu'on ait tué (par la Loi ou par la mise en doute). On le voit, l'Evénement est conditionné par des actes qui Participent d'un "processus de vérité" validé a priori et a posteriori par leur exitence.
La figure de Saint Paul s'impose ici, non pas comme on pourrait le penser trop rapidement, car on plaquerait la mystique chrétienne sur l'Internet, mais en tant que théoricien et praticien du type de "processus de vérité" fondé sur un événement improuvable auquel nous sommes confronté.
Pour Saint Paul, c'était bien entendu la Résurection. Pour nous c'est la capacité du réseau à faire corps et sens avec l'humain. Conformément à ce que j'ai dit précédemment, je crois justement qu'il faut éviter ce genre d'analogie.
On va finir par le "tout est dans tout et réciproquement". Je me suis assez intéressé à l'ésotérisme pour savoir qu'il bascule rapidement dans la "zozotérisme".
Je suis en train de lire " de Averroès à maître Eckart ; aux sources de la "mystique" allemande", mais je ne vais pas m'en inspirer pour vous donner ma "vision" de l'Internet. J'ai l'impression que l'on est en train de délirer dans la mouvance du blabla New Age. Plus modestement, je crois qu'il faut s'attacher mettre en évidence les impacts de la techno-science et surtout les logiques, et intérêts sous jacents.
Je résumerai ma position philosophique sur les sciences ainsi : nous n'en sommes plus à l'opposition du "pourquoi" au "comment" bien connue ; cette division catégorielle n'a plus de sens. L'humanité est prise dans un mouvement que l'on doit s'efforcer de contrôler (écologie), en essayant d'élucider ce qui est en jeu.
Pour ma part je suis modeste et ne prétends pas relier ma réflexion à l'histoire du christianisme et de sa confrontation avec la pensée grecque, à la scholastique, à l'émergence de l'esprit scientifique.....
J'ai entendu et subi trop d'enflures depuis 40 ans à propos de l'informatique et de la "société de l'information" (comme si elle n'existait pas avant)!).
Parmi les dernières en date : nous vivons la plus grande révolution depuis le néolithique, ou depuis Gutenberg, au choix ; avons nous assez de recul pour se permettre de dire cela ?
Les trois approches que décrit J… sont intéressantes. Essayons d'analyser ce qui est effectivement en jeu en dégager un consensus sur des lignes d'action partagées.
Bien à vous,

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De: laura.garcia
Envoyé: mardi 29 juillet 2008 11:29
À: XXX
Objet: RE: Internet Plus, Badiou et ...
Bonjour,
Vous abordé ici une interrogation majeure qui nécessite de se reporter à la Grèce d'Aristote, au débat de l'antiquité tardive à Alexandrie et surtout à la genèse de la catégorisation des savoirs que nous avions l'habitude d'utiliser à l'échelle pluriséculaire (je pense à Boèce dans la Ravenne du VI siècle).
Pas de débat en effet possible sans cela sur la fracture cognitive contemporaine ou sur la genèse de l'économie du savoir!
Cordialement,
Laura Garcia Vitoria

-----Message d'origine-----
De : XXX
Envoyé : mardi 29 juillet 2008 08:51
À : laura.garcia
Objet : Re: Internet Plus, Badiou et ...
Bonjour,
Je m'adresse à vous, hors liste. J'ai une question à vous poser car elle me préoccupe réellement : qu'est-ce donc que cette société de la connaissance dont on parle ?
En fait, j'ai le sentiment que plus que l'expression de la solution, cette "société de la connaissance" est celle du problème et en tout cas, de la question du jour : Qu'est-ce que la connaissance? Quel est son rôle? Comment se constitue-t-elle? Comment est-elle reconnue? Comment structure-t-elle les rapports des hommes entre eux, les situations qu'ils rencontrent, leur environnement? En quoi modifie-t- elle ou pas son rapport à la vie? A l'avenir? Quel(s) impact(s) a-t- elle sur nos rapports inter-générationnels et les solidarités sociales (les liens entre catégories de gens dès lors qu'il y a de la vie en commun) et donc, les territoires?
Il s'agit d'une démarche sincère et donc pas de questions piège. En fait, je suis plus intéressé par une démarche méthodologique que par les réponses à ces questions dont je sais que, dorénavant, elles s'inventeront, de plus en plus, au jour le jour, sur le terrain.
Bien cordialement,
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De: laura.garcia
Envoyé: mercredi 30 juillet 2008 18:39
À: XXX
Objet: LE REGARD ACTIF

PS: Parler??? Ou... Regarder ce qui se fait ailleurs… Parler peu, réfléchir, et faire: la clé. Et ensuite... parler lorsque nous avons à transmettre...

En pièce attaché un PPS sur quelques territoires de la connaissance : des équipes d'excellence, "de toute condition", ont réalisé leur rêves en créant des territoires innovants...
Mais... il y a d'autre modèles à ne pas suivre:
Très cordialement,
Laura Garcia Vitoria
-----Message d'origine-----

De: laura.garcia
Envoyé: mardi 29 juillet 2008 11:29
À:XXX
Objet: Internet Plus, Badiou et ...
Bonjour,
Je pense avoir été claire, mais s'il reste un doute, je vous suggère de prendre en compte ce qu'ARENOTECH a réalisé pendant plus d'une décennie. Il convient surtout de donner l'exemple: il ne suffit pas de dire, il faut faire. Se gargariser est facile, faire beaucoup plus difficile!
Par ailleurs, une des mutations paradigmatiques de notre temps (nous avons suffisamment d'exemples à cet égard dans le passé) est que la priorité doit être accordée à la diffusion de l'existant, du possible, et en aucune manière à commencer par écouter ceux qui ne peuvent qu'ignorer. Ce serait d'ailleurs se moquer d'eux et faire peu de cas de leurs valeurs intrinsèques.
Très cordialement,
Laura Garcia Vitoria

-----Message d'origine-----
De : XXX
Envoyé : mardi 29 juillet 2008 08:32
À : Cc : laura.garcia;
Objet : Re: Internet Plus, Badiou et ...
At 19:42 28/07/2008, laura.garcia wrote: L'éthique de l'économie du savoir émergent(e)
Maintenant, que nous suggères-tu de faire en termes concrets?
Pour reprendre mes trois approches, nous avons quatre possibilités : tu oublies la cinquième possibilités. La principale, sinon la seule aujourd'hui : Ecouter ce que les gens ont à dire. Soit, concrètement commetu dis, donner à chacun les moyens de s'exprimer... Pour apprendre parce qu'en réalité, ce n'est pas toi - ni moi d'ailleurs - qui disposons des solutions. Ce sont eux , la grande majorité de ceux qui ne disent rien, mais qui n'en pensent pas moins. Ecouter, c'est aussi le seul moyen d'arrêter de tourner en rond et que lepropos vire à l'autisme. Sinon, cela revient, comme tu le dis, à parler, à s'agiter et à ne pas faire grand chose…
Evidemment, le reste prend du temps à élaborer et à mettre en place….
Bien amicalement,